dimanche 21 novembre 2010

La fin d'un mythe...




Chaque année je me rends à Paris Photo avec diverses motivations … La découverte de nouveaux talents, le plaisir de voir des images inaccessibles (frisant parfois le prix d’un appartement parisien, ce qui se passe de commentaire) mais aussi la possibilité de rencontrer quelques personnalités de la photographie ou de faire dédicacer pour mon unique plaisir quelques ouvrages de mon humble photothèque…
Cette année, mon programme était bouclé bien longtemps à l’avance et j’ai quitté tôt mon « home sweet home » seine et marnais, samedi matin, afin de ne pas rater celui qui pour moi a réalisé la photo ultime, celle qui suffirait à satisfaire une vie de photographe, celle d’un nain grimé en clown fumant une clope d’une main et portant dans l’autre un bouquet de fleurs dans un décors de désolation absolue (« the dwarf »).
J’étais sur le stand STEIDL (son éditeur) dès 13h45, la rencontre devant avoir lieu à 14h. Mais la dédicace fût finalement annoncée pour 16h …Mon impatience me fit passer plusieurs fois devant le stand afin de ne pas rater le passage sans aucun doute éphémère du formidable photographe américain…Bruce DAVIDSON.
Mon impatience fut payante puisqu’à 15h25, à l’avant du stand, 4 magnifiques marqueurs entre les mains, le maître était là!
Vous pensez, un mec qui a photographié les "Civil Rights Movement" dans les années 60 puis la "East 100th Street" dans les années suivantes… Comment ne pas être en admiration devant des œuvres aussi engagées et aussi artistiquement réussies ?
Cruelle désillusion …L’homme refusa à une poignée d’admirateurs médusés dont je faisait parti, de signer tout autre ouvrage que sa dernière trilogie « Outside Inside » que seul quelques nantis purent s‘offrir (l’ouvrage coûte plus de 200 Euros et pèse 6 kg !). Pire, ceux qui avaient achetés le premier tome de la trilogie se virent également refuser tout autographe …
Les complaintes furent sans résultat jusqu’à ce que l’homme se plaigne à une responsable de chez STEIDL qui vint nous demander poliment mais fermement de cesser de réclamer quoique ce soit au photographe idolâtré …
Je finis par obtenir néanmoins l’autorisation de photographier l’artiste et même de poser avec lui …Mais toujours pas de signature.

Heureusement 20 minutes plus tard, le talentueux et sympathique Alec SOTH signait à tout va sur ce même stand, à quelques enjambées de l’américain retranché sous sa casquette yankee…Une belle consolation !

http://en.wikipedia.org/wiki/Bruce_Davidson_%28photographer%29